“Il n’y a pas le même empressement pour supprimer l’ISF que pour mettre en place un plan de lutte contre la pauvreté”

“Il n’y a pas le même empressement pour supprimer l’ISF que pour mettre en place un plan de lutte contre la pauvreté”

photo de profil

Par Astrid Van Laer

Publié le

“Il y a aujourd’hui des personnes qui sont remises à la rue alors qu’elles étaient dans des hébergements d’urgence, parce qu’elles n’ont pas d’enfants de moins de 3 ans.”

À voir aussi sur Konbini

À la veille de l’anniversaire du discours du président de la République à Orléans sur l’accueil des personnes migrantes, où ce dernier avait déclaré : “Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois”, le Collectif des 34 Associations Unies, dont fait partie EMMAÜS Solidarités, alerte vendredi 20 juillet pour dénoncer les situations de mal-logement et d’hébergement précaire.

Pour l’occasion, le porte-parole et délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, prend la parole sur Konbini news. En reprenant la fameuse rengaine du “en même temps”, si chère à Emmanuel Macron, il dresse un état des lieux plus que mitigé du mal-logement en France.

S’il concède un “très bel objectif” et des “efforts” du gouvernement, il rappelle et pointe du doigt de trop grosses “contradictions” : “il n’y a pas le même empressement pour supprimer l’ISF, supprimer l’exit tax, supprimer un ensemble de fiscalités pour les ménages les plus riches que pour mettre en place un plan de lutte contre la pauvreté alors qu’on compte un million de pauvres en plus en dix ans”, tance-t-il.

Autre source d’inquiétude : des “baisses de ressources budgétaires” pour les associations d’hébergement. Pourtant, la situation est toujours aussi alarmante : en dix ans, le nombre de sans-domicile fixe a augmenté de 50 %.

En conséquence, Christophe Robert et le Collectif des 24 Associations Unies appellent à une “revalorisation forte des APL pour faire baisser le taux de pauvreté et aider les gens à se loger”. Ils plaident également pour une construction croissante de logements sociaux, avant de conclure : “si on veut atteindre la promesse du président de la République, il va falloir changer quelque peu de braquet”.