Trump “scandalisé” par les violences au Capitole, promet une transition “sans accrocs”

Trump “scandalisé” par les violences au Capitole, promet une transition “sans accrocs”

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© ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

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Par Lisa Drian

Publié le

Le président sortant change de ton, en condamnant les violences sans pour autant évoquer sa responsabilité.

Au lendemain d’une journée de chaos qui a ébranlé l’Amérique, Donald Trump, accusé par Joe Biden d’avoir miné la démocratie, a lancé un rare appel à la “réconciliation”, condamnant “une attaque odieuse” sur le Capitole rappelle l’AFP.

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Dans une vidéo qui marque un changement net de ton, le président républicain s’est dit “scandalisé par la violence” déployée par quelques centaines de ses sympathisants, qui ont envahi le siège du Congrès mercredi.

“Il faut se calmer”

“Nous venons de vivre une élection intense et les émotions sont fortes”, mais “il faut se calmer”, a-t-il ajouté, alors que pendant deux mois il n’a cessé de souffler sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. À aucun moment, dans ce message, il n’évoque une quelconque responsabilité dans les violences de la veille.

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“Je vais désormais me concentrer sur une transition de pouvoir ordonnée et sans accrocs”, a-t-il encore assuré dans ce message très proche d’un discours de concession, même s’il ne reconnaît pas explicitement sa défaite face à Joe Biden.

Le démocrate, dont la victoire a été certifiée par le Congrès malgré ce coup de force sur le Capitole, s’installera à la Maison-Blanche dans 13 jours. De plus en plus isolé, Donald Trump avait, avant la mise en ligne de cette vidéo, passé la journée en retrait. Temporairement privé de réseaux sociaux, il avait laissé la porte-parole de la Maison-Blanche condamner en son nom “des violences effroyables”.

Un policier du Capitole succombe à ses blessures

Quatre protestataires sont morts durant ces incidents, dont une femme touchée par une balle tirée par la police, et un policier a succombé à ses blessures jeudi soir à l’hôpital. Le policier avait été blessé lors d’affrontements avec des partisans du président Donald Trump lors de leur intrusion au Capitole de Washington mercredi, a indiqué la police jeudi soir.

L’agent Brian Sicknick “était déployé sur les affrontements au Capitole mercredi 6 janvier 2021 et a été blessé lors de contacts physiques avec les protestataires”, a indiqué la police du Capitole dans un communiqué. “Il est retourné à ses quartiers et s’est effondré. Il a été emmené à l’hôpital local où il a succombé à ses blessures” jeudi soir, précise encore le communiqué. M. Sicknick travaillait depuis douze ans dans ce service de police. Pour les trois autres décès, les circonstances n’ont pas encore été éclaircies.

Des démissions en pagaille

Très critiqué pour son manque d’anticipation, le chef de la police du Capitole, Steven Sund, a présenté sa démission. Au sein du parti républicain, du gouvernement et dans l’équipe rapprochée de Donald Trump, le malaise est palpable. Son jusqu’au-boutisme a aliéné une partie de son propre camp.

Deux membres du gouvernement, les ministres de l’Éducation, Betsy Devos, et des Transports, Elaine Chao, ont démissionné. “Il est indéniable que votre rhétorique a eu un impact sur la situation, et c’est un point de bascule pour moi”, a accusé Mme Devos dans une lettre adressée à Donald Trump, dont plusieurs médias américains ont obtenu la copie.

Mick Mulvaney, émissaire des États-Unis en Irlande du Nord, a lui aussi pris ses distances. “Je ne peux pas rester, pas après hier”, a déclaré sur CNBC celui qui fut le chef de cabinet du tempétueux président. Plusieurs membres du Conseil de sécurité nationale ont aussi annoncé leur départ.

Inquiet de cette possible hémorragie, le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche du président, les a exhortés à “rester”. “Nous avons besoin de vous plus que jamais”, a-t-il dit. Arrivant au pouvoir dans un moment difficile de l’histoire américaine, Joe Biden bénéficiera cependant de tous les leviers du pouvoir pour au moins deux ans.

Pour rappel, les violents incidents sont intervenus au lendemain de deux élections partielles en Géorgie remportées par les démocrates, qui ont ainsi repris le contrôle du Sénat aux républicains.

Kobini news avec AFP