Londres s’apprête à bannir les importations liées au travail forcé des Ouïghours

Londres s’apprête à bannir les importations liées au travail forcé des Ouïghours

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© David Cliff/SOPA Images/LightRocket/ Getty Images

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Par Lisa Drian

Publié le

Une mesure qui envenime un peu plus les relations tendues entre Londres et Pékin.

Le Royaume-Uni s’apprête à bannir l’importation de biens suspectés d’avoir nécessité le recours au travail forcé de la minorité musulmane ouïghoure dans la région chinoise du Xinjiang, a indiqué la presse britannique lundi. Alors que les relations sont déjà tendues entre Londres et Pékin, ces mesures doivent être détaillées cette semaine devant les députés par le chef de la diplomatie, Dominic Raab, ont précisé The Guardian et The Sun indique l’AFP.

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Des sanctions en demi-teinte

Selon The Guardian, l’exécutif envisage des amendes pour les entreprises qui ne contrôlent pas suffisamment leurs chaînes d’approvisionnement, la région du Xinjiang étant un important fournisseur de coton au niveau mondial. Aucune sanction ne serait toutefois prévue contre des responsables chinois qui seraient liés aux camps de “rééducation” ou aux programmes de stérilisation qui viseraient les Ouïghours, selon le tabloïd The Sun.

“Notre approche envers la Chine est enracinée dans nos valeurs et intérêts”, a affirmé le ministère des Affaires étrangères, cité par la presse. “Toutefois, là où nous avons des inquiétudes, nous les soulevons et demandons à la Chine de rendre des comptes.”

Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une immense région du nord-ouest de la Chine ayant notamment des frontières communes avec l’Afghanistan et le Pakistan. Selon des experts étrangers, un million d’entre eux ont été placés en détention ces dernières années dans des camps de rééducation politique.

Boycott de certaines marques

Pékin dément et affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle destinés à éloigner les personnes de la tentation de l’islamisme, du terrorisme et du séparatisme après une série d’attentats attribués à des Ouïghours.

Début janvier, la chaîne britannique de grands magasins Marks & Spencer s’est engagée à ne pas utiliser dans les vêtements qu’elle vend du coton provenant du Xinjiang, une mesure pour appeler “au changement” dans le traitement par Pékin des Ouïghours.

Ces nouvelles mesures devraient tendre encore les relations entre le Royaume-Uni et la Chine, surtout après les critiques formulées par Londres à l’égard de la répression contre le mouvement pro-démocratie à Hong Kong. Le gouvernement britannique s’est élevé contre la loi controversée sur la sécurité nationale, la considérant comme une grave violation du traité sino-britannique sur la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.

Konbini news avec AFP