AccueilArchive

“Grave et irresponsable” : tollé après la sortie du Pape mêlant homosexualité et psychiatrie

“Grave et irresponsable” : tollé après la sortie du Pape mêlant homosexualité et psychiatrie

Image :

© Photo by Franco Origlia/Getty Images

avatar

Par Astrid Van Laer

Publié le

Habemus scandalum.

À voir aussi sur Konbini

“Si une personne est homosexuelle, qui suis-je pour juger ? Nous devons être frères”, déclarait le Pape François en 2013. Beaucoup avaient alors vu en Jorge Mario Bergoglio un Pape d’un nouveau genre, plus ouvert d’esprit, progressiste et moderne que ses prédécesseurs.

Pourtant, dimanche 26 août, au cours d’une conférence de presse tenue dans l’avion qui le ramenait d’Irlande au Vatican, sa réponse à la question d’un journaliste, qui l’interrogeait sur ce qu’il dirait à des parents qui découvrent l’homosexualité de leur enfant, a provoqué une vive polémique : “Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. […] C’est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans.”

C’est du moins ce qui est resté marqué dans les esprits, puisqu’il a également déclaré :

“Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille, donner une place pour qu’il s’exprime. […]

Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité. Tu es mon fils, tu es ma fille, tel que tu es. Je suis ton père ou ta mère. Parlons.”

“Combien de souffrances vont causer ces mots ?”

Le lien fait entre homosexualité et psychiatrie, alors que cette orientation sexuelle n’est plus considérée comme une maladie mentale par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis le 17 mai 1990, a fait bondir bon nombre de personnes sur les réseaux sociaux.

Pour SOS homophobie, il s’agit de propos “graves et irresponsables”, que l’association a “condamné”, expliquant que ces derniers “incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d’homophobie et de transphobie.” Selon le président de l’association, Joël Deumier, “l’Église se fait complice de l’homophobie”.

“La dangerosité de ces propos…”, se désole pour sa part Félicien, un internaute. Sur Twitter, incompréhension et désolation sont de mise : on parle de “désastre”, on fustige une bigoterie qui “heurte et meurtrit” et des propos “d’une rare ignorance et stupidité”. Le député France insoumise de la 6e circonscription de la Seine-Saint-Denis, Bastien Lachaud, s’interroge quant à lui : “Combien de souffrances vont causer ces mots ?”

Non sans humour, la journaliste de France Inter, Fabienne Sintès, a pour sa part relevé qu’à chaque fois qu’il prend l’avion, le Pape dérape :

“Le pape, c’est dingue, dès qu’il est dans un avion, il dit une énormité. Soit il est shooté, soit l’altitude lui fait dire exactement ce qu’il pense, sans filtre.”

Enfin, nombreux ont été ceux à pointer du doigt son silence au sujet des accusations d’agressions sexuelles dans l’Église. Le Souverain pontife est accusé par un ex-ambassadeur du Vatican d’avoir couvert les agissements d’un cardinal américain.

Interrogé à ce sujet dimanche, il a simplement déclaré qu’il ne dirait “pas un mot là-dessus”. Beaucoup s’indignent désormais d’une telle disproportion de réaction quand il s’agit d’homosexualité et quand il s’agit de pédophilie.