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Pour sauver les producteurs, il va falloir doubler ses rations de frites

Pour sauver les producteurs, il va falloir doubler ses rations de frites

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Par Robin Panfili

Publié le

De la bière et double ration de frites pour sauver le monde agricole.

En Belgique et dans les Hauts-de-France, les producteurs de pommes de terre se retrouvent en grande difficulté face à l’épidémie de coronavirus. Comme de nombreux autres acteurs du secteur agricole, ces derniers craignent de devoir jeter à la poubelle des quantités astronomiques de patates, faute de débouchés industriels, de bars, de restaurants et de friteries pour les racheter. “Le chiffre de 500 000 tonnes de surplus est avancé, d’où de sérieuses inquiétudes sur une chute de prix”, s’est inquiété Christophe Buisset, vice-président de la chambre d’agriculture de la Somme, auprès des Échos.

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En Belgique, ce sont les mêmes inquiétudes que l’on retrouve dans la profession. La Belgacom, qui fédère les producteurs et transformateurs de pommes de terre, craint l’hypothèse de 750 000 tonnes de patates détruites, rapporte France 3. En cause, là aussi, des restaurants, des bars et des cantines fermées, des festivals annulés, des friteries et des usines de transformation qui tournent au ralenti. La solution pour l’organisation serait alors d’en consommer davantage. “Mangeons tous des frites deux fois par semaine au lieu d’une seule fois”, a suggéré le secrétaire général de Belgapom, Romain Cools.

Double ration de frites

Les producteurs de pommes de terre ne sont pas seuls dans cette galère. Dans les Hauts-de-France, les producteurs d’orge craignent, eux aussi, des pertes astronomiques. En cause, ici, l’arrêt ou report de compétitions sportives. “Arrêt de la NBA aux États-Unis et des championnats de football européens, report de l’Euro de football et des JO, suspension de tous les petits événements locaux… Toutes les occasions de boire de la bière en quantité sont mises à mal”, font remarquer les analystes de Captain Farmer, une application d’aide à la vente de produits agricoles, aux Échos.

Dans cette région où la bière fait partie intégrante du socle gastronomique local, elle constitue également un secteur agricole qui rapporte. Les 7 millions d’hectolitres produits chaque année dans la région ne représentent pas moins d’un tiers de la production nationale. En clair, boire de la bière raisonnablement et manger davantage de frites… Il n’aura jamais été aussi facile de venir en aide à un secteur économique en danger.