Nouvelle-Calédonie : départ du chef de la gendarmerie, condamné pour violences conjugales

Nouvelle-Calédonie : départ du chef de la gendarmerie, condamné pour violences conjugales

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Par Pauline Ferrari

Publié le

Des élus avaient demandé son départ après les révélations par Mediapart de sa condamnation en 2020 pour violences conjugales.

Le nouveau commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, dont des élus avaient demandé le départ après la révélation par Mediapart de sa condamnation en 2020 pour violences conjugales, a été relevé de ses fonctions à sa demande, a indiqué vendredi le ministère de l’Intérieur.

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Après un entretien avec le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) Christian Rodriguez, “le colonel [Éric] Steiger a choisi de demander à être relevé de ses fonctions en Nouvelle-Calédonie”, écrit Beauvau dans un communiqué. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin “a pris acte de cette décision” et un nouveau commandant sera “prochainement désigné”, poursuit le texte.

Dans une lettre adressée à Gérald Darmanin consultée par l’AFP, le colonel dénonce une enquête “exclusivement à charge” de Mediapart, “sans m’offrir aucun droit de réponse”. Le site d’informations a donné la parole dans son article à son avocat Thibault de Montbrial, qui a notamment expliqué que son client n’était pas un “cogneur de femmes”.

“Je ne souhaite pas que les attaques contre ma personne puissent conduire à douter de l’engagement de l’État et de l’engagement de la gendarmerie dans la lutte contre les violences intrafamiliales”, poursuit-il dans son courrier pour justifier sa demande d’être appelé à “de nouvelles fonctions en dehors de la Nouvelle-Calédonie”.

Un départ à la demande des élus de Nouvelle-Calédonie

Plusieurs élus avaient interpellé jeudi Gérald Darmanin pour obtenir le remplacement du haut gradé, lui rappelant qu’il avait récemment assuré que “tout gendarme condamné pour violences conjugales ne devait plus être en contact avec le public”. Sonia Backès, présidente de la province sud où se trouve Nouméa, sur sa page Facebook, avait notamment déclaré que “dans un pays où 22 % des femmes sont victimes de violences […], la décision de changer la tête de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie ne doit pas souffrir d’une hésitation”. L’avenir d’Éric Steiger au sein de la gendarmerie n’a cependant pas été précisé. 

Ces réactions faisaient suite à la révélation mercredi par le site d’information Mediapart qu’Éric Steiger, nommé commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie le 8 juillet, avait été condamné en mai dernier pour violences physiques et psychologiques sur son épouse. Ce colonel de 48 ans avait écopé en première instance en février 2020 de six mois de prison avec sursis pour des violences commises entre novembre 2017 et juin 2018, avant de voir sa peine réduite en appel à 6 000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris.

Mediapart précisait que l’épouse d’Éric Steiger avait, dans sa plainte déposée en juin 2018, expliqué avoir été bloquée contre une armoire la tête violemment tordue et avoir été traitée “d’illettrée, saleté ou grosse conne”. Éric Steiger était arrivé en Nouvelle-Calédonie en août 2020 en qualité de commandant en second de la gendarmerie avant d’être promu.

Konbini news avec AFP