Vidéo : La France complice de la répression égyptienne de 2013 selon Amnesty International

Vidéo : La France complice de la répression égyptienne de 2013 selon Amnesty International

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Par Julie Baret

Publié le

Dans un rapport explosif, Amnesty International dénonce la responsabilité de la France lors de la répression brutale qui a meurtri l’Égypte il y a 5 ans.

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À l’été 2013, l’Égypte voit l’apogée des violences contre les élans de la révolution née en 2011. Il s’agit, pour les troupes dirigées par Abdel Fattah al-Sissi, de mater les partisans du premier président élu démocratiquement, Mohamed Morsi, qui vient d’être renversé par l’armée. Aux mois de juillet et d’août 2013, la dispersion des manifestations entraîne ainsi la mort d’au moins 1 300 personnes dans le pays.

En analysant plus de 20 heures de vidéos et plusieurs centaines de photos, Amnesty International a constaté la présence de véhicules français dans cette répression. Les violences se concentrent autour du Caire où les MIDS (Midlum Security), des camions blindés, et les Sherpa Light, des 4X4 militarisés, se mélangent aux autres blindés des forces égyptiennes.

Construits par Renault Trucks Défense – rebaptisé Arquus au printemps dernier –, ils permettent aux policiers d’avancer à couvert, de répandre du gaz lacrymogène et de tirer à balles réelles sur les manifestants, en attestent les images transmises et vérifiées par l’ONG.

En 2013, la France – qui est alors depuis deux ans le principal fournisseur d’armement de l’Égypte – condamne et demande l’arrêt immédiat de la répression. Pourtant, la livraison de blindés se poursuit, au moins jusqu’en 2014, expose Amnesty International dans son rapport.

À l’ONG, les autorités ont indiqué que ces exportations sont destinées à la lutte contre le terrorisme dans la zone du Sinaï et non aux opérations de maintien de l’ordre. Néanmoins, l’Hexagone continue d’autoriser les licences à l’exportation de ces véhicules blindés jusqu’en 2017, “bien après que des informations crédibles relatives à leur utilisation abusive eurent été mises au jour”, précise Amnesty.