Pitre devenu influenceur, Jawad Bendaoud revendique 850 000 abonnés sur Snapchat

Pitre devenu influenceur, Jawad Bendaoud revendique 850 000 abonnés sur Snapchat

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

À coups de stories et de selfies, le “logeur de Daech” bâtit sa communauté.

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Jawad Bendaoud, surnommé “le logeur de Daech”, a été relaxé le 14 février dernier. Celui que Slate avait surnommé “le bouffon de la France” était, il y a deux ans, devenu le mème exutoire dont le pays avait besoin après les attentats du 13-Novembre :

Pendant son procès, Jawad était resté fidèle à sa réputation. Ses propos, souvent surréalistes, laissaient paraître un délinquant notoire, mais apparemment étranger au monde du terrorisme. Des histoires de combines malhonnêtes, de trafic de drogue, de tromperies ou de flirts dans des clubs de strip-tease ont été soulevées devant un auditoire souvent médusé, parfois amusé.

Après le verdict, les médias avaient fini par lui lâcher la grappe. Mais derrière cette disparition des canaux officiels, une agitation inattendue est apparue… sur Snapchat. Libre, Jawad Bendaoud emploie désormais une partie de son temps à faire des stories sur le réseau social. Tout seul dans son coin ? Absolument pas, car l’homme revendique plus de 850 000 abonnés.

Il convient de prendre des pincettes. D’une part, ce chiffre est invérifiable car il n’est pas public. D’autre part, l’intéressé avait récemment partagé un screenshot de son profil révélant que sa dernière story avait été visionnée 10,8K fois, ce qui, en proportion, paraît bien peu.

Que nous apprennent ces stories ? En réalité, pas grand-chose. Comme souvent, elles relatent un quotidien trivial, mêlant petits exploits et autodérision, opinions et sentences laconiques. Jawad y parle de “oinj”, de son chien ou encore de sa ville dans un mélange de selfies et de plans bâclés. Mais, dans un double mouvement très jawadien, il y a aussi du “je vous emmerde tous” et “je suis une victime, foutez-moi la paix”.

Là où les choses deviennent un peu plus surprenantes, c’est lorsque l’on se fait assommer de nombreux mots de soutien. Objet de moqueries pendant un temps, Jawad a su, avec quelques stories, s’entourer de fans et de défenseurs. En langage “réseau social”, Jawad dispose désormais de sa communauté. Le critère unique qui permet de transformer quiconque en influenceur, à l’instar d’une Nabilla ou d’un Jeremstar. Démonstration :

SAM***
J’suis super content pour toi mec bsah-tek c’est grâce à Dieu hamdoulah que t’es sorti bonne continuation à toi khey

J-***
T’es le meilleur Jawad ?T’as un mental d’acier pour rester debout malgré tout ce qui a pu se raconter, fallait que ça tombe sur quelqu’un et malheureusement c’était toi mais on est avec toi?

Pour l’heure, le “logeur de Daech” n’a pas encore été sanctifié. En effet, on ne le trouve pas dans l’écran de droite de Snapchat, cette nouvelle mosaïque “Découvrir” qui réunit médias officiels et influenceurs de premier plan. Il faut encore laborieusement taper son pseudonyme dans la barre de recherche pour le trouver.

On n’a pas non plus repéré de placement de produit dans ses stories. Patience. Depuis la nuit des temps, le glauque fascine et hypnotise. Hier dans les magazines, aujourd’hui et demain au milieu des selfies et des stories. Pour s’en convaincre, un aperçu des dernières stories de Jawad, en gifs animés et dans le désordre :

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