Un nouveau contraceptif pour homme pourrait arriver sur le marché dès 2020

Un nouveau contraceptif pour homme pourrait arriver sur le marché dès 2020

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© Jose A. Bernat Bacete / Getty Images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Une petite injection dans les testicules et vous êtes tranquille pendant 13 ans.

On ne va pas se mentir, le marché de la contraception masculine est loin d’être saturé. C’est pourquoi lorsqu’un nouveau produit fait son apparition, on frétille.

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Pas peu fier, le quotidien anglophone indien, l’Hindustian Times, titrait le 19 novembre dernier sur le premier contraceptif masculin. Et pour cause, le procédé a été élaboré par un laboratoire indien. 

Comment cela fonctionne-t-il ? Baptisée RISUG pour Reversible Inhibition of Sperm under Guidance (qu’on pourrait traduire par inhibition réversible de spermatozoïdes sous surveillance), cette méthode consiste en une injection directement dans les testicules, sans anesthésie générale, précise le quotidien anglophone.

Développée depuis les années 1970, la solution indienne contient un polymère appelé styrène anhydride maléique qui a pour effet d’inhiber temporairement la production de spermatozoïdes, précise Slate qui s’est fait l’écho de cette information. Et ce serait pleinement efficace pendant 13 ans, avant de progressivement s’estomper. À noter qu’il est aussi possible de le dissoudre avant cette échéance. 

Interrogé pas l’Hindustian Times, le Dr Sharma qui a supervisé les essais, garantit une méthode sans effets secondaires. C’est un argument de poids, quand on sait comme les méthodes de contraception féminine s’accompagnent presque toujours de désagréments. 

Quelles sont les méthodes qui existent déjà ?

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Si cette méthode par injection est bien inédite, c’est loin d’être la seule méthode de contraception masculine qui existe. Commençons par les plus connues : les préservatifs ou la vasectomie existent depuis bien longtemps.

La seconde peut effrayer par son caractère définitif. Toutefois, elle est de plus en plus courante. Selon Libération, qui s’est procuré les chiffres de l’Assurance maladie, 9 240 hommes ont eu recours à une vasectomie en 2018 en France. C’est cinq fois plus qu’en 2010.

Mais ça n’est pas tout. Avez-vous déjà entendu parler de la méthode thermique ? Si ce n’est pas le cas, c’est normal, c’est relativement confidentiel. Ils seraient une poignée d’hommes à l’utiliser en France. Une centaine tout au plus.

De quoi s’agit-il ? Au moyen d’un anneau ou d’un sous-vêtement, ce procédé permet de remonter les testicules de l’utilisateur, ce qui a pour effet d’augmenter leur température et donc de faire chuter la production de spermatozoïdes. Dans les deux cas, on peut se féliciter puisque c’est une méthode française. 

Seul problème : la méthode est contraignante. Pour être effective, l’homme doit porter l’un ou l’autre de ces accessoires 15 heures par jour. Pour autant, Erwan qui utilise le sous-vêtement depuis 3 ans, ne veut pas en changer. “En matière de méthode réversible, je préfère utiliser le sous-vêtement, et si un jour je suis à la recherche de quelque chose de plus permanent, je ferai une vasectomie”, confie-t-il à Konbini news.

Un marché à saisir

Il existe aussi une autre forme d’injection. Un traitement hebdomadaire à base de testostérone qui présente l’inconvénient de ne pas être efficace immédiatement. 

“Le cycle masculin ne s’arrête pas aussi rapidement que le cycle féminin. Les trois premiers mois, vous n’êtes pas vraiment ‘contraceptés'”, expliquait la coprésidente du Planning familial interrogée par Le Monde. 

Quant à savoir ce qu’il pense du RISUG ? “Ça fait longtemps qu’on en entend parler, je milite pour qu’on multiplie les options quelles qu’elles soient.” Même s’il rappelle qu’on ne connaît pas encore les effets sur le long terme du fameux produit miracle. 

Le Dr Sharma revendique un taux de réussite de 97,3 %, à l’efficacité pratique des contraceptions féminines injectables par exemple. Il espère une mise sur le marché dès l’année prochaine.

En France aussi, le produit pourrait séduire. Pour l’heure, la contraception reste une affaire de femmes, mais elles sont de plus en plus nombreuses à s’en détourner et à ne pas vouloir porter cette responsabilité seule. 

Quant à celles et ceux qui auraient entendu parler d’une pilule masculine, sachez qu’elle n’existe pas encore.