Placé en garde à vue, un “ami” du Premier ministre se fait passer pour son conseiller

Placé en garde à vue, un “ami” du Premier ministre se fait passer pour son conseiller

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© LOIC VENANCE / AFP

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Par Astrid Van Laer

Publié le

... et réussi à se faire libérer.

Dimanche 23 juin, un dénommé Khalid Bouksib a frappé un policier en civil lors d’une altercation dans une résidence privée, à Darnétal, en Seine-Maritime. Placé en garde à vue pour “violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique” après lui avoir asséné “trois coups de poing au visage”, il a rapidement été relâché, d’après des révélations de Mediapart publiées ce mardi.

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La raison de cette libération prématurée ? Khalid Bouksib aurait expliqué être le “conseiller” du chef du gouvernement, Édouard Philippe. D’après Mediapart, les raisons qui ont conduit à sa remise en liberté sont troublantes. Selon les dires du procureur de la République, il aurait tenté de bénéficier d’un passe-droit :

“Il faut dire que lors de sa garde à vue Khalid Bouksib s’est prévalu de fonctions de conseiller ‘diplomatie et communication’ auprès du Premier ministre.

Il a insisté sur sa participation à la visite de Dmitri Medvedev, ce lundi, au Havre, fief électoral d’Édouard Philippe, pour être remis en liberté ce lundi 24 juin, à 5 h 30 du matin.”.

Mais de son côté, l’avocate chargée de sa défense, Maître Isabelle Pinto, conteste cette version des faits. Elle a déclaré au média d’investigation : “Mon client n’a jamais dit qu’il travaillait à Matignon. Il n’a jamais évoqué cette qualité”, avant d’ajouter qu’il s’agissait d’une “relation professionnelle et d’un ami” du Premier ministre, “mais pas un collaborateur”. Les deux hommes pratiqueraient la boxe ensemble.

Un proche du dossier a ajouté auprès de Mediapart : “Ce type-là n’existe pas dans les arcanes du pouvoir.” D’après l’entourage d’Édouard Philippe, les deux hommes “ont effectivement eu des relations cordiales” mais le chef du gouvernement “trouverait totalement inacceptable que celui-ci puisse s’en prévaloir pour espérer obtenir un quelconque passe-droit”.

Khalid Bouksib devait à nouveau être entendu ce matin.