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Licencié parce qu’il avait le Covid-19, Sébastien Klem veut laver son honneur

Licencié parce qu’il avait le Covid-19, Sébastien Klem veut laver son honneur

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© Sébastien Klem

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Par Clothilde Bru

Publié le

"Je ne suis pas un assassin."

À la fin de l’été 2020, entre deux périodes de confinement, Sébastien Klem, 41 ans, s’est fait licencier pour faute grave. Son employeur, l’office HLM m2A de Mulhouse, lui reproche d’être retourné travailler alors qu’il venait de faire un test PCR.

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C’est effectivement ce qu’il s’est passé. Sauf que Sébastien Klem est catégorique : “Je ne soupçonnais pas que j’avais le Covid-19. Je n’avais aucun symptôme”, répète-t-il, interrogé par Konbini news. Une version corroborée par le médecin qui l’examinera le lendemain. “Je n’ai personnellement constaté lors de cette consultation qu’une légère toux”, précise le praticien sur son certificat médical en date du 17 juillet.

Si le quarantenaire s’est arrêté pendant ses heures de travail pour faire ce test, c’est en réponse à la campagne de dépistage massif lancé par le gouvernement et sa région. “Mulhouse était l’épicentre et la municipalité comme l’ARS communiquait énormément sur le fait d’aller se faire dépister”, explique-t-il à Konbini news.

Il fait donc ce test sur le parking d’un supermarché, en quelques minutes à peine, et retourne travailler. Vers 19 heures, le résultat tombe. Il est positif. “J’étais paniqué. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai eu peur d’avoir contaminé quelqu’un de fragile comme mes parents”, nous confie-t-il. Par ailleurs, Sébastien Klem est papa d’une petite fille de 4 ans.

Il prévient immédiatement l’office HLM m2A de Mulhouse, où il travaille depuis un an. Son employeur lui recommande de prendre soin de lui. La période où il reste en quarantaine précède les vacances d’été. À son retour, on lui notifie son licenciement pour faute grave.

Il est alors à des lieux de s’imaginer que tout ça a un rapport avec son test positif au Covid-19. Et pourtant, ses employeurs lui reprochent d’être retourné sur son lieu de travail alors qu’il avait une suspicion de coronavirus. Dans sa lettre de licenciement, qu’a pu lire Konbini news, il est mentionné :

“Malgré le risque que vous faisiez courir aux autres collaborateurs, vous avez repris votre activité professionnelle l’après-midi et avez côtoyé vos collègues de travail alors que vous aviez des doutes sur votre état de santé en allant réaliser le test Covid-19. Votre comportement est totalement irresponsable et constitue une violation de votre obligation de sécurité.”

La triple peine

Depuis, Sébastien Klem le martèle : “Je n’avais aucun symptôme. Je ne suis pas quelqu’un qui met volontairement la vie des gens en danger. Je ne suis pas un assassin.” Mais rien à faire : pour ses anciens employeurs, s’il a fait ce test, c’est forcément qu’il suspectait quelque chose.

Une audience de conciliation a eu lieu, mardi 17 novembre, entre Sébastien Klem et l’office HLM m2A de Mulhouse, sans qu’aucun accord n’ait été trouvé. En attendant le prochain rendez-vous judiciaire en février, c’est la triple peine pour Sébastien Klem :

“D’abord il y a le fait d’être positif qui provoque un stress immense de potentiellement avoir contaminé quelqu’un. Ensuite, il y a le fait d’avoir été licencié pour faute grave et enfin le fait d’être accusé publiquement d’avoir volontairement joué avec la vie des gens.”

Sébastien Klem souffre énormément de cette situation, d’autant qu’il l’assure : il n’est à l’origine d’aucune contamination. Par ailleurs, il a reçu de nombreux messages de soutien sur les réseaux sociaux et même quelques témoignages de personnes dans la même situation que lui.

Interrogé par Le Parisien, son avocat maître Stéphane Thomann se dit très optimiste“. Il compte demander la nullité du licenciement ainsi que 10 000 euros d’indemnités pour procédure de renvoi “sans cause réelle et sérieuse”.

Contacté par Konbini news, l’office HLM m2A de Mulhouse n’a pas donné suite à notre demande d’interview à l’heure où nous écrivons ces lignes.