Allocations-chômage, vaccination, enseignement : le plan de relance de Biden en chiffres

Allocations-chômage, vaccination, enseignement : le plan de relance de Biden en chiffres

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© Tom Brenner/Reuters

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Par Pauline Ferrari

Publié le

50 jours après la prise de pouvoir de Joe Biden, le Congrès a adopté son plan de relance économique.

Une “victoire historique” pour les Américains : Joe Biden s’est félicité de l’adoption par le Congrès de son plan de relance économique. Approuvé à 220 voix contre 211, malgré l’opposition du bloc républicain, ce plan aux chiffres vertigineux sera promulgué vendredi par le nouveau président démocrate.

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“Cette loi représente une victoire historique pour les Américains. J’ai hâte de la signer cette semaine”, a réagi le président lors d’un discours à Washington sur la campagne de vaccination. Les chefs démocrates du Congrès ont salué l’une des “lois les plus importantes” des dernières décennies.

Côté républicains, la nouvelle n’a pas été aussi bien accueillie. “C’est de loin l’une des pires lois que j’ai vues”, “un exemple classique de programme démocrate hypertrophié”, a rétorqué le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell. “Il s’agit d’une longue liste de priorités de gauche qui datent d’avant la pandémie et ne répondent pas aux besoins des Américains”, a aussi accusé le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.

1 900 milliards de dollars

Ce plan, promulgué vendredi par Joe Biden, pèse 1 900 milliards de dollars, soit aussi lourd que le PIB de l’Italie. “Chaque élément du plan de sauvetage américain répond à de véritables besoins”, a ajouté Joe Biden en réponse aux critiques républicaines. Un montant vertigineux pour le troisième plan de relance économique depuis le début de la pandémie il y a un an. En mars 2020, Donald Trump avait fait approuver un plan de 2 200 milliards de dollars.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’économie états-unienne s’est contractée de 3,5 %, sa pire année depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon des experts, le “plan de sauvetage américain”, très populaire dans les sondages, devrait doper la croissance. “Je pense que nous pourrons retrouver le plein-emploi dès l’année prochaine”, a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen dans un communiqué. D’après la Maison-Blanche, cette législation “historique” créera plus de 7 millions nouveaux emplois. L’objectif consiste également à rendre les soins de santé plus abordables, tout en sauvant des vies grâce aux aides pour la vaccination généralisée.

75 milliards de dollars consacrés aux tests et à la vaccination

Avec plus de 500 000 morts aux États-Unis, l’administration Biden planche sur le renforcement de la vaccination, des tests et du traçage. Dans ce plan, 15 milliards de dollars sont consacrés à la vaccination, 50 milliards aux tests et au traçage. Enfin, 10 milliards de dollars ont été alloués pour la production de vaccins. Joe Biden a émis l’objectif que 100 millions de doses de vaccins soient administrées au cours des cent premiers jours de son mandat.

Des chèques de 1 400 dollars par personne, 300 dollars d’allocations-chômage par semaine

Des millions d’Américains vont toucher des chèques d’aides directes allant jusqu’à 1 400 dollars par individu et personne à charge, pour les personnes gagnant moins de 75 000 dollars par an, 150 000 dollars pour les couples mariés. Selon la presse américaine, ces chèques se chiffrent pour un montant global de quelque 400 milliards de dollars. Le plan de Joe Biden prolonge également jusqu’en septembre des allocations-chômage exceptionnelles qui devaient expirer le 14 mars, à hauteur de 300 dollars par semaine.

205 milliards de dollars pour l’enseignement, des crèches à l’université

Le plan consacre également un fort budget à l’éducation et l’enseignement : de nombreux établissements sont restés fermés pendant un an, n’ayant pas les moyens de mettre en place les protocoles sanitaires nécessaires pour l’accueil des élèves. 39 milliards de dollars seront consacrés aux crèches et une enveloppe de 126 milliards est allouée aux écoles, de la maternelle au lycée. L’enseignement supérieur n’est pas en reste : le plan de relance économique inclut 40 milliards de dollars pour les universités.

Des crédits d’impôts de 3 000 à 3 600 dollars pour la garde d’enfants

Toujours dans son objectif de cibler les familles les plus modestes, l’administration Biden inclut dans son plan des crédits d’impôts substantiels pour la garde d’enfants. Le projet de loi prévoit que ces crédits d’impôts soient disponibles pour tous les Américains avec enfants, quel que soit leur revenu, avec un montant de 3 600 dollars pour les enfants jusqu’à 5 ans et jusqu’à 3 000 dollars pour ceux de 6 à 17 ans. Jusqu’alors, le crédit d’impôt lié à la garde d’enfants allait jusqu’à 2 000 dollars par enfant de moins de 17 ans.

350 milliards pour les États et les collectivités locales, 25 milliards pour la restauration

C’est l’un des sujets de discorde avec les républicains : l’aide de 350 milliards de dollars, en faveur des États, collectivités locales, tribus et territoires, prévue par le plan Biden. Aide considérée comme du “gaspillage” par le bloc républicain. D’autre part, le secteur de la restauration, l’un des plus touchés par les mesures de restriction depuis le début de la crise sanitaire, va pouvoir bénéficier d’une aide de 25 milliards de dollars.

Des mesures abandonnées en cours de route

Le plan de relance économique adopté au Congrès a dû abandonner quelques mesures en cours de route : la hausse du salaire minimum fédéral à 15 dollars, au lieu de 7,25 dollars actuellement, a été abandonnée, tout comme le montant des allocations-chômage qui a été abaissé. Des compromis qui n’ont pourtant pas provoqué de fronde de la part des élus démocrates plus progressistes.

À la Chambre comme au Sénat, seuls les démocrates ont voté en faveur du plan de relance. Une déception pour Joe Biden, qui est arrivé à la Maison-Blanche avec la promesse de trouver des terrains d’entente avec les républicains, après les profondes divisions occasionnées par le mandat Trump. Le président espère parvenir à une meilleure entente pour son prochain projet législatif d’envergure, qui devrait concerner les infrastructures américaines.

Konbini news avec AFP