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Affaire Théo : le jeune homme “aura besoin d’un suivi médical à vie”

Affaire Théo : le jeune homme “aura besoin d’un suivi médical à vie”

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GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

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Par Camille Hamet

Publié le

Deux ans après son interpellation controversée à Aulnay, il souffre de séquelles qui pourraient changer le cours de l’enquête.

En février 2017, Théo Luhaka était interpellé à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, par quatre policiers et l’un d’eux lui donnait un coup de matraque dans la zone rectale, le blessant sévèrement. Plus de deux ans plus tard, l’enquête avance toujours pour déterminer la qualification de l’infraction reprochée aux fonctionnaires mis en cause.

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Selon Le Parisien, une docteure en gastro-entérologie se montre formelle dans un rapport remis à la juge d’instruction le mercredi 21 août : “M. Luhaka aura besoin d’un suivi médical à vie.” Elle évalue à “20 %” son taux d’atteinte permanente à l’intégrité physique et psychique (AIPP) en raison principalement des conséquences intestinales sur la vie du jeune homme, qui souffre “d’incontinence active”.

Des conséquences physiques et psychologiques

“M. Luhaka était un sportif professionnel. Il ne pourra plus pratiquer (le football) de manière professionnelle”, écrit-elle, indiquant qu’il devra trouver un travail “adapté à sa situation”.

“On peut obtenir une amélioration des symptômes par le traitement médical […], mais cette prise en charge est nécessaire à vie, et le résultat peut varier dans le temps”, souligne-t-elle, mettant en garde contre une possible aggravation des symptômes.

La docteure a aussi noté des conséquences psychologiques. Le jeune homme lui a en effet confié ne plus avoir de vie sociale, passer ses journées à regarder la télévision chez ses parents et être sujet à des insomnies.

La peine encourue est de 15 ans de prison

Pour l’avocat de Théo Luhaka, Me Antoine Vey, “cette expertise confirme la qualification criminelle des agissements dont Théo a été victime” : “Elle établit un préjudice permanent qui n’est pas compatible avec la thèse d’une réponse proportionnée soutenue par les policiers.”

Jusqu’ici, l’instruction n’a pas permis de valider la thèse du viol intentionnel soutenue par le jeune homme. Selon les médecins, le coup de matraque qui l’a sévèrement blessé a heurté “la bordure de l’anus” sans le pénétrer.

Mais si le magistrat instructeur retient la qualification de “violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente” du fait des séquelles de Théo Luhaka, les policiers risquent un procès aux assises. La peine encourue est de 15 ans de prison.