AccueilSociété

Plus de pandas, moins de plastique : 10 bonnes nouvelles pour la planète en 2021

Plus de pandas, moins de plastique : 10 bonnes nouvelles pour la planète en 2021

Image :

GUILLAUME SOUVANT / AFP/GUILLAUME SOUVANT / AFP

avatar

Par Pauline Ferrari

Publié le

Mais aussi le retour des trains de nuit et de l’énergie créée avec des oranges : quelques bonnes nouvelles pour l’environnement.

“Nature is healing” : une phrase, devenue mème, montrait en 2020 l’impact du confinement et du ralentissement de l’activité humaine sur la faune et la flore. En 2020, le “jour du dépassement”, qui désigne la date à laquelle l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en un an, avait reculé de plusieurs semaines, en comparaison avec 2019.

À voir aussi sur Konbini

Chargement du twitt...

Si 2021 a été une année marquée par plusieurs catastrophes climatiques et une COP26 fortement décriée par les associations écologistes, la protection de l’environnement est au cœur des préoccupations. Selon un sondage Elabe, réalisé pour le journal Les Échos, Radio classique et l’institut Montaigne et publié le 4 mars 2021, les Français sont plus sensibles à la préservation de l’environnement et à l’avenir de la planète : 76 % déclarent qu’il est nécessaire de passer à un mode de vie plus sobre.

Il n’empêche que plusieurs bonnes nouvelles pour la planète sont tombées en 2021, en voici un petit florilège.

#1. Certaines espèces animales ne sont plus menacées d’extinction

Bonne nouvelle pour la biodiversité : certaines espèces animales ne sont plus en voie d’extinction ! C’est notamment le cas du panda, qui n’est plus considéré comme une espèce menacée selon le gouvernement chinois. Malgré la disparition de son habitat et de ses sources de nourriture, le nombre de pandas a augmenté dans le pays. Cependant, le panda reste une espèce “vulnérable” selon les autorités.

En juin dernier, un bébé gorille est né en milieu naturel au Gabon de deux parents issus de parcs zoologiques français et britannique. “C’est une nouvelle extraordinaire, une première mondiale très importante pour la conservation de cette espèce en voie critique d’extinction”, avait expliqué Delphine Delord, directrice associée du ZooParc de Beauval. Dans un contexte compliqué pour ces animaux, “chaque naissance est une revanche prise sur les braconniers et les prédateurs de la forêt”, s’était réjoui l’ONG de protection des animaux WWF.

La France, elle, a enfin aboli la chasse à la glu, cette méthode consistant à gluer des branches d’arbres pour attraper certains oiseaux. Du côté des Pyrénées, ce sont les ours bruns qui reviennent : six nouvelles portées ont été repérées dans le massif du sud de la France, après des années de braconnage et de chasse.

La préservation des espèces animales reste néanmoins primordiale dans les prochaines années. Lors du Congrès mondial de la nature, qui s’est tenu en septembre dernier à Marseille, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a annoncé que 28 % des espèces animales sur terre et en mer étaient menacées, soit plus de 38 500 sur les près de 138 400 espèces recensées.

#2. Le Portugal met fin aux centrales à charbon

En novembre dernier, le Portugal a fermé sa dernière centrale à charbon bien avant la date prévue, qui devait être à la fin 2021. Le pays avait décidé de mettre fin à l’utilisation de cette énergie fossile dans sa production d’électricité, le charbon étant particulièrement polluant.

Une fermeture qui a eu lieu quelques semaines après la COP26, où les pays membres se sont accordés pour éliminer progressivement la production d’électricité à partir du charbon dans les années 2030 (pour les pays les plus riches) et dans les années 2040 (pour les plus pauvres).

Si, au Portugal, 60 à 70 % de l’électricité provient de sources renouvelables, le pays dépend encore de l’importation de combustibles fossiles pour répondre à ses besoins énergétiques. Il devient le quatrième pays européen à abandonner cette énergie fossile dans sa production d’électricité, avec la Belgique, l’Autriche et la Suède.

#3. Les trains de nuit sont de retour

Malgré ses vidéos sur les réseaux sociaux (parfois gênantes) montrant son amour de l’avion (pourtant pas très écolo), le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a pris la décision de relancer le train de nuit, et espère qu’une dizaine de lignes seront en service en France en 2030.

Longtemps considérées comme trop coûteuses et peu fréquentées, les lignes avaient disparu et les trains avaient. été supprimés. Pourtant, en 1981, 550 gares étaient desservies par au moins un train de nuit. En plus des lignes Paris-Briançon (Hautes-Alpes) et Paris-Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales), la ligne Paris-Nice a ouvert fin mai 2021, et la ligne Paris-Tarbes a repris du service en décembre, après cinq années d’inactivité.

Le train dit des primeurs, qui transportait des fruits et légumes entre Paris et Perpignan, est également de retour après deux ans d’arrêt.

#4. Il n’y aura plus de pesticides dans les zones Natura 2000

Le Conseil d’État a donné six mois au gouvernement pour réduire ou réglementer l’utilisation des produits phytosanitaires dans ces zones protégées, réserves de biodiversité.

#5. La Banque postale ne va plus financer les énergies fossiles

C’est une nouvelle assez inédite dans le secteur bancaire français et européen, habituellement avide d’hydrocarbures : la filiale bancaire du groupe La Poste s’est engagée en octobre dernier à sortir du gaz, du pétrole et du charbon d’ici à 2030.

Dans son communiqué, la banque a expliqué vouloir réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 46,2 % d’ici à 2030. Pour ce faire, elle compte revoir son fonctionnement (réduction des émissions des bâtiments et des véhicules), mais surtout cesser ses activités financières dans le secteur des énergies fossiles. La Banque postale s’est engagée à liquider son 1,2 milliard d’euros d’actifs liés aux énergies fossiles, et à ne plus financer, investir ou fournir de services aux “acteurs des secteurs du pétrole et du gaz”.

#6. En Suisse, les parlementaires vont être formés sur les questions climatiques

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais en Suisse, Guillermo Fernandez a fait plier à lui seul tout un gouvernement. Cet activiste climatique avait entamé une grève de la faim début novembre, à Berne, pour réclamer que le Parlement suisse soit formé aux enjeux climatiques et environnementaux. Après 39 jours de grève de la faim, il a cessé son action quand la présidente du Conseil national, Irène Kälin, a accepté sa requête et s’est engagée à organiser une journée de formation entre les élus et les scientifiques.

Des séances d’information seront également organisées mi-juillet sur les derniers rapports du Conseil mondial de la biodiversité. Pour Guillermo Fernandez, papa de trois enfants et se disant terrifié par les l’état climatique, c’est une petite victoire, mais qui ne doit pas s’arrêter là.

Chargement du twitt...

#7. Le plastique à usage unique est en voie de disparition

Depuis 2015, de nombreuses mesures au niveau national et européen visent à supprimer la production et la distribution du plastique à usage unique. En France, depuis janvier 2021, certains produits en plastique jetable comme les confettis, les pailles, les couvercles à verre jetables, assiettes, couverts ou contenants et bouteilles en polystyrène expansé sont interdits. Début 2022, ce sera au tour des emballages et sacs fabriqués à partir de plastique oxodégradable et les fruits et légumes sous plastique en dessous de 1,5 kg.

Des mesures critiquées par les associations écologistes, qui les estiment trop faibles, alors que l’objectif du gouvernement est de sortir du plastique jetable d’ici à 2040. Au niveau européen, malgré une loi interdisant la vente d’objets en plastique à usage unique depuis juillet 2021, n’est que faiblement appliquée par quelques pays membres.

#8. La ville de Séville va créer de l’énergie… avec des oranges

La ville de Séville, en Espagne, connue mondialement pour ses orangers, va utiliser ces derniers pour se fournir en électricité. En mars dernier, la municipalité a annoncé vouloir utiliser le méthane produit lors de la fermentation du fruit pour produire de l’électricité propre, grâce à un système intégré à la station d’épuration d’eau.

Avec un investissement de plus de 250 000 euros, Séville compte fournir de l’électricité à 73 000 habitants. À titre d’exemple, 1 000 kg de fruits recyclés produisent suffisamment d’électricité pour alimenter cinq maisons pendant une journée. “Nous espérons pouvoir recycler bientôt toutes les oranges de la ville”, a indiqué le chef de service environnement de la ville.

#9. Total va être jugé sur ses exactions commises en Ouganda

En novembre dernier, la cour d’appel de Versailles a confirmé la compétence du tribunal judiciaire de Nanterre pour trancher un litige entre TotalEnergies et des requérants qui accusent la multinationale d’“inaction” climatique. Le géant pétrolier a été débouté de son appel : il souhaitait qu’un tel différend soit examiné par un tribunal de commerce, et non par un tribunal judiciaire où siègent des magistrats professionnels.

En janvier 2020, quatorze collectivités territoriales et cinq associations de défense de l’environnement ont assigné Total pour forcer la multinationale à présenter un plan de vigilance qui prenne en compte la réalité des impacts de ses activités et les “risques d’atteintes graves au système climatique” qu’elles induisent. Ces associations accusent Total de ne pas prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de deux méga-projets. Dans leur viseur, un forage de 419 puits de pétrole près du lac Albert en Ouganda et la construction d’un oléoduc de 1 445 km traversant ce pays et la Tanzanie voisine.

Le “devoir de vigilance”, une législation de 2017, oblige les plus grandes entreprises à “prévenir les atteintes graves envers les droits humains” et “l’environnement” chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers par l’adoption d’un “plan de vigilance”. Le procès devrait se tenir dans les prochains mois.

#10. Google et YouTube interdisent les publicités climatosceptiques

En octobre dernier, les deux géants du numérique ont décidé d’interdire la monétisation de contenus et les publicités “promouvant des contenus contredisant le consensus scientifique bien établi sur l’existence et les causes du changement climatique”. En guerre contre la désinformation qui peut faire rage sur leurs plateformes, le géant de la Silicon Valley et ses filiales ont choisi de couper le robinet à tous les contenus qui “contredisent le consensus scientifique bien établi autour de l’existence et des causes du changement climatique”.

Pour appuyer ces nouvelles conditions, l’équipe de Google Ads, en charge du contrôle des publicités, a indiqué s’être référée notamment aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).